Gestion durable des immeubles en copropriété : sobriété écologique, maîtrise des charges et confort

Sur quels critères se baser pour définir l’éco-gestion d’un immeuble ?

 

Souvent occultée par le sujet des travaux de rénovation énergétique, l’éco-gestion de l’immeuble reste la porte d’entrée de la sobriété, de la maîtrise de l’énergie et du confort dans le logement. L’Agence Parisienne du Climat propose d’engager un travail collectif en vue de remettre ces enjeux au premier plan.

Sur quels critères se baser pour définir l’éco-gestion d’un immeuble ? Au sens le plus strict, la gestion d’un immeuble consiste à garantir la pérennité du bâtiment en respectant l’évolution de la réglementation et en prenant en compte le besoin des occupant·es dans une logique de maîtrise des budgets. 

Idéalement, la gestion est assurée par le syndic en étroite collaboration avec le conseil syndical, le gardien (s’il existe), les copropriétaires, et les entreprises d’entretien ou de travaux. La gestion administrative et juridique de l’immeuble d’aujourd’hui doit s’élever à une vision plus éco-responsable en accord avec les problématiques climatiques actuelles. 

Adapter les pratiques pour répondre à quels enjeux ? 

Le budget dédié au chauffage (si celui-ci est collectif) est aujourd’hui très regardé par les copropriétaires et locataires, et ce d’autant plus quand ce poste représente la plus grande dépense de l’année. Pour certains foyers, ces charges sont suffisamment élevées pour les plonger en situation de précarité énergétique. Les problématiques d’inconfort (thermique, acoustique, olfactif...) dans les logements alimentent la plupart des requêtes auprès des instances de gestion. Par ailleurs, d’autres sujets longtemps considérés comme secondaires deviennent aujourd’hui de véritables préoccupations pour les occupant·es de l’immeuble. C’est par exemple le cas de la gestion de l’eau ou la gestion des déchets. 

Aujourd’hui, certains outils existent pour amorcer ce travail mais ne sont pas assez exploités, voire inconnus du grand public. C’est le cas du Carnet d’entretien ou du Bilan Énergétique Simplifié (B.E.S). 

Une dimension plus environnementale doit être portée par toutes les parties prenantes de la copropriété. La gestion durable d’un immeuble recouvre en effet de nombreuses thématiques :  

• Le suivi énergétique : suivi des factures de chauffage, sensibilisation des habitant·es et prise de mesures concrètes ( réduction de la température de consigne, optimisation de la régulation, remplacement des ampoules standards en LED, etc.) 
• La sensibilisation aux consommations d’eau : sensibilisation aux problématiques de raréfaction à venir, incitation à l’installation de compteurs individuels, adoption des éco-gestes, etc.  
• Le suivi de l’entretien et du réglage des équipements : suivi régulier du carnet d’entretien, suivi des requêtes des occupant·es, consignes strictes sur le réglage du matériel, etc.  
• Le « verdissement » et l’entretien des espaces extérieurs : végétalisation, installation d’un potager collaboratif, accueil de la biodiversité (ruches, abris à insectes…), etc. 
• L’optimisation de la gestion des déchets : sensibilisation à la réduction des déchets, valorisation des biodéchets (compost),  réemploi, etc. 
• La mutualisation des espaces communs : salle de réunion, local vélos, Installations d’Infrastructures de e Recharges de Véhicules ÉElectriques (IRVE), etc. 
• L’élaboration d’un plan canicule dans l’immeuble : affichages des gestes à adopter dans l’immeuble, arrosage des cours d’immeubles, création de courant d’air frais dans les cages d’escalier, etc. 

Le rôle à venir des acteurs de la copropriété

Afin d’imaginer une gestion plus durable des immeubles, il faut commencer par s’intéresser aux acteurs et actrices en charge de cette mission. En effet, la répartition des tâches doit être organisée pour qu’aucun sujet ne soit mis de côté. Il faudra s’adapter au fonctionnement de la copropriété. 

On pense ainsi en premier lieu aux gestionnaires d’immeuble (syndics) dont le portefeuille de gestion peut être très important et qui ont un temps limité à dédier à chaque copropriété. Il s’agit aussi des responsabilités du gardien ou de la gardienne d’immeuble, dont le métier se perd alors que le besoin est croissant. Les responsabilités de ce dernier peuvent être différentes d’une copropriété à l’autre. Enfin, le travail du conseil syndical peut lui aussi être très variable selon les motivations et les compétences du groupe. 

Partant de ce constat, il faudra réfléchir à comment chaque personne liée à la copropriété pourra contribuer à remplir ces objectifs de gestion durable. 

Les pratiques doivent évoluer dans les années à venir, mais on manque d’un cadre spécifique en copropriété pour accompagner cette transition. L’Agence Parisienne du Climat se propose donc d’engager dès la rentrée un travail pour réfléchir à ces enjeux à travers l’élaboration d’un guide à destination des copropriétaires, locataires et professionnels de la copropriété. Nous nous concentrerons sur plusieurs points : 

• les enjeux de l’éco-gestion d’un immeuble ; 
• les dérives constatées sur le terrain ; 
• les solutions pratiques à adopter demain (éco-gestes). 

Si vous souhaitez contribuer à ce travail,  merci de vous manifester auprès de Florian Kerbarch, Chargé de mission copropriétés : florian.kerbarch@apc-paris.com.  

 

Source du visuel : © Icade